La tentation de la bicyclette
Edmondo de Amicis, écrivain italien, regarde en spectateur. Un à un, ses amis sont conquis par cette machine simple, grisés par la vitesse et les nouveaux horizons qui s'ouvrent au guidon. Ils tentent de convaincre leur collègue : en vélo, les douleurs et les soucis disparaissent, notre pensée et notre écriture s'améliorent... Rien n'y fait. L'écrivain a beau voir des visages radieux, des corps filer, il a peur de la chute, des rires et du ridicule. Mais même la nuit, il rêve de « fendre l'air sans presque sentir le contact de la terre », de ressentir la « caresse violente de la brise », de contempler le « défilement vertigineux de paysages » et de s'enivrer « d'air, de lumière et de fraîcheur ». Alors, au lieu de regretter, il conseille : « ne résistez pas », « sautez en selle ».
Edmondo de Amicis, La tentation de la bicyclette, Les éditions du Sonneur, 2009.