Le vélo de René Fallet

Publié le par Pierre Thiesset

IMG_2012.JPG« J'aime partialement le vélo, tendrement ceux qui aiment le vélo. Si, par extraordinaire, par un épouvantable effet de « passéisme », on abandonnait la route à ces doux foldingues, à ces rétrogrades, à ces poètes à roulettes, on ne parlerait plus de route qui tue, de Pâques rouges, de Pentecôte sanglante, mais de route est longue, de route est large et de route enchantée. On ne verrait plus au matin se dessécher sur le bitume tous les petits cadavres de la nuit, chats en bouillie, chiens écrasés, hérissons en galettes, ces menus plaisirs du progrès. »

 

L'auteur du Triporteur, de La soupe aux choux, des Vieux de la vieille sert un véritable hymne au pédalage. Il chante le tour de France, les courses populaires, le vent de face et les montées, les balades dans la campagne bourbonnaise, les maillots moulants, les « courses » avec les amis qui se finissent à l'apéro, le ronron des boyaux, le frissonnement de la chaîne, le jeu, le paysage, le vagabondage. Avec humour et autodérision, René Fallet conte si bien les attraits de cette machine que ses réflexions vélocipédiques sont régulièrement plagiées dans l'abondante (et répétitive) parution d'éloges de la bicyclette. Preuve de la pertinence du propos.

 

René Fallet et Blachon, Le vélo, Denoël, 1992.

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